Les années profondes
(Aux « enfants tout joyeux »)
Un jour tu te retrouveras
sans vraiment savoir quand,
si tu le veux en ton néant
tu t’égares déjà ;
tu n’as qu’à fermer les yeux,
ne penser à rien d’autre
qu’à te laisser fouler au pied
par la nécessité
qui là-bas te révélera…
Tu finiras par devenir,
lui auront dit ses voix
et ce sera ton dernier voeu
comme au murmure secret
d’enfants abandonnés –
l’avenir t’aura échappé…
Vous vous sentiez comme oubliés
de vous-même et de tous,
mais le Temps comme retourné
redeviendra lumière,
et vos mères errantes et blêmes
en appels éplorés
de là-bas vous imploreront…